Interview de Jean-Eric Hyafil, doctorant en économie et membre du Mouvement Français pour un Revenu de Base

Démocratie Démocratie Ouverte, le 9 juillet 2015 0 commentaire

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Suite au franchissement des 2000 soutiens de la propositions du Mouvement Français pour un Revenu de Base, nous avons posé 4 questions à Jean-Eric Hyafil, doctorant en économie et membre de cette association.

Pourquoi avez-vous déposé votre idée sur Parlement & Citoyens ?

Le revenu de base est une idée qui avance très vite au sein de la société civile. Mais les parlementaires sont encore très timides sur le sujet. Il est temps qu’ils s’en emparent.
Parlement et Citoyens est une nouvelle plateforme intéressante pour faire remonter des propositions citoyennes au sein du débat parlementaire, et c’est une occasion formidable de faire remonter la proposition du revenu de base. Nous voulons donc saisir cette opportunité.

Quelle méthodes ou moyens utilisez-vous pour faire connaître votre idée ?

L’idée du revenu de base est ancienne et plusieurs associations l’ont défendue, que ce soit l’Association pour l’Instauration d’un Revenu d’Existence, fondée en 1988 par Henri Guitton et Yoland Bresson ou le collectif Pour un Revenu Social fondé par Baptiste Mylondo. Le Mouvement Français pour un Revenu de Base (MFRB) a été créé en 2013 afin d’organiser la synergie entre les différents courants qui défendaient des formes différentes de revenu de base.

Pour défendre le revenu de base, le MFRB a utilisé tous les moyens à disposition des citoyens souhaitant défendre une idée : un site internet dynamique qui constitue aujourd’hui le principal portail d’information francophone sur le revenu de base, de nombreux groupes locaux actifs sur le territoire, l’édition d’un journal du revenu de base, L’Inconditionnel, dont le premier numéro est paru à l’automne dernier et dont les prochains numéros sont à venir, un film réalisé par les Zooms Verts, visionnable sur internet, des petits films pédagogiques sur une proposition de financement du revenu de base, des débats organisés dans toute la France, etc. Nous ne manquons pas de militants pour organiser des actions permettant de faire connaître l’idée du revenu de base.

Avez-vous identifié des parlementaires qui s’intéressent au sujet ?

Les parlementaires qui s’intéressent au revenu de base, qui soutiennent l’idée mais n’osent pas encore l’affirmer, sont nombreux. Il y a d’abord les parlementaires du groupe EELV, qui a voté une motion en faveur du revenu de base en novembre 2013, à commencer par le sénateur Jean Desessard qui défend l’idée depuis plus de 20 ans. Au PS, Delphine Batho est de plus en plus intéressée par l’idée, tout comme Gaétan Gorce, qui nous a invités à organiser un débat sur le revenu de base au Sénat en mai dernier et qui pense qu’il s’agit d’une piste à explorer.
Il y a d’autres parlementaires intéressés, mais qui n’ont pas encore exprimé de position officielle sur le sujet, ce qui nous empêche de parler en leur nom.

Avez-vous des nouvelles à partager sur le revenu de base depuis la publication de votre proposition sur Parlement & Citoyens ?

Le lundi 6 juillet dernier, le Conseil Régional d’Aquitaine a voté à l’unanimité une motion pour demander une étude de faisabilité de l’expérimentation d’une forme de revenu de base sur  un territoire. En fait, il s’agirait d’expérimenter le versement automatique du RSA à ceux qui y ont droit, sans qu’aucune démarche soit nécessaire, et ce pour mettre fin au non-recours et à la stigmatisation associée au RSA. Ce n’est pas tout à fait le revenu de base (qui est inconditionnel, universel et individuel), mais c’est un premier pas vers le revenu de base, notamment une avancée sur l’inconditionnalité.

Des démarches d’expérimentations sont aussi lancées ailleurs : aux Pays-Bas, la ville d’Utrecht et d’autres villes ont décidé de lancer une expérimentation. Cela fait suite aux expérimentations qui ont déjà eu lieu au Canada, en Namibie, en Inde et ailleurs..